Genèse des représailles

La division Das Reich, qui a perdu une grande partie de ses hommes et de son matériel, est envoyée progressivement en France dès janvier 1944 dans la région de Montauban et de Toulouse.

La division, renommée 2-SS Panzer Division « Das Reich », est reconstituée avec l’arrivée de 9 000 hommes âgés en général de 17-18 ans, notamment de nombreux Alsaciens, mais aussi des Hongrois, Roumains, Russes, Luxembourgeois, Polonais, Yougoslaves et autres nationalités, soit un total d’environ 18 000 hommes.

Dans le sud-ouest de la France, les maquis se sont multipliés depuis l’hiver 1943 et l’armée allemande présente en France craint d’importantes actions de la Résistance en cas de débarquement, notamment à l’arrière pour ralentir la remontée des troupes allemandes.

Les ordres du SS-Brigadeführer Heinz Lammerding, commandant la Das Reich, sont précis :

– maintenir la liberté des communications,
– réprimer toute aide que les populations pourraient apporter aux maquisards
– écraser toute tentative de soulèvement,

puis en cas de débarquement allié, se diriger vers le front en ratissant toutes les régions traversées pour réduire les mouvements de résistance.

Ainsi, le 2 mai, à Montpezat-de-Quercy, un accrochage entre des maquisards et des SS à 2 km du village entraîne une action de représailles, où 4 civils sont tués, 22 hommes déportés et 16 bâtiments incendiés.

L’action des résistants qui s’était développée dans le Figeacois, devait attirer l’attention de la Gestapo et inciter les chefs de l’armée allemande à intervenir avec force.

C’est ainsi que la première grande action de représailles fut lancée le 10 mai au soir et dix objectifs désignés, dont Terrou, Latronquière, Gramat, Saint-Céré et Figeac, sur des informations fournies par des indicateurs français.

Le chef de l’action policière, était l’Obersturmbannführer SS Müller. Leurs informations étaient pour certaines très sérieuses, comme celle qui désignait « un nommé Philippe, ancien professeur au Lycée de Cahors » comme « chef des terroristes ».

Par ailleurs, les miliciens infiltrés dans les maquis indiquent à la Gestapo les lieux de rassemblement des maquisards, leurs dépôts et zones de parachutage.

Les SS se chargent des opérations de représailles qui débuteront le 11 mai 1944.